29 décembre 2005
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Chacun aura peut-être déjà entendu parler de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), du Fond Monétaire International (FMI) ou de la Banque Mondiale (BM). La présence de ces instances internationales est de plus en plus remarquée. Et pour cause, depuis quelques années, ces 3 organisations mènent la danse libérale que les peuples du monde subissent. En tentant d'être simple, malgré la relative complexité de leurs fonctionnements respectifs, nous devrions pouvoir percer quelque peu le mystère de ses institutions si importantes qui nous guident dans la mondialisation.
Pour organiser le commerce, l'OMC est créée en 1995, elle succède au GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Son objectif affiché est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges commerciaux. Ceci pour un monde économique plus prospère, plus pacifique et plus responsable.
De 1947 à 1994, le GATT avait pour but de faire baisser les tarifs douaniers sur les marchandises et ainsi faciliter la reconstruction d'après-guerre, réorganiser le monde. Cette mesure a eu un aspect positif sur l'économie mondiale alors dévastée par les conflits armés, les taxes aux frontières sont passées sur la période de 40-50% à 4-5%. Dans une certaine mesure, cela a fonctionner en dynamisant les échanges mondiaux de marchandises. Le GATT a donc parfaitement fait ce qu'il avait à faire. Grâce, entre autres, au GATT, le monde relève la tête. La libéralisation du commerce est donc bénéfique aux peuples et favorise leur développement.
La première étape se termine.
C'est l'avènement du cycle d'Uruguay (Uruguay round). Explications...
Dans le milieu des années 80, aux États-unis principalement, des industries de services (banque, assurance, télécommunication, tourisme, transport, etc...) ayant saturées leur marché national, demandent la même libéralisation commerciale que pour les biens et marchandises. Ils veulent, eux aussi, s'ouvrir au monde, et conquérir de nouvelles parts. On a donc commencé à mettre beaucoup d'autres choses sous ce régime de la liberté de commerce, à commencer par les services avec l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS).
Après le début de ces négociations dans le cadre du cycle d'Uruguay, l'OMC voit donc le jour le 1er janvier 1995, et succède au GATT. Cette organisation rassemble aujourd'hui près de 149 pays, tous signataires des mêmes règles de fonctionnement. Cela représente 97% des pays du globe. Cette institution internationale est le centre de négociations permanentes, c'est à dire que de nouveaux domaines sont constamment soumis à une libéralisation marchande. D'où le principe des cycles, chaque cycle voit de nouveaux marchés s'ouvrir au commerce mondial. La règle du tout ou rien s'impose, un pays membre ne peut refuser une partie des accords de l'OMC. A terme, n'importe quel secteur d'activité est susceptible de faire parti des accords de libéralisation de l'OMC qui érige la liberté de commerce en lois internationales. On ne tient pas compte des aspects sociaux et environnementaux, éventuellement plus importants. Son indépendance lui confère un pouvoir gigantesque, dangereux même. L'Organe de Règlement des Différends (ORD), attaché à l'OMC, gère les différends entre les pays membres. De lourdes sanctions financières en cas de litige ne permettent pas aux pays pauvres de se défendre.
De son propre aveux, l'OMC avec le cycle d'Uruguay a réussi à libéraliser presque tous les domaines d'échanges, des brosses à dents aux bateaux de plaisance, des activités bancaires aux télécommunications et des gènes du riz sauvage aux traitements du sida. Tout cela a vocation à continuer...
Toutes ces négociations amènent finalement les pays membres à accepter d'ouvrir toujours plus de secteurs aux marchés. A terme, les négociations au sein de l'OMC mettent en péril la capacité des gouvernements à protéger leurs concitoyens, ceux-ci n'ayant aucun autre moyen que d'accepter des sanctions financières pour s'opposer au système établi. Les services publiques, de moins en moins nombreux et de moins en moins importants, constituent eux aussi, une entrave au commerce du fait des subventions publiques dont ils bénéficient. Tout don publique, aidant un entreprise par rapport à une autre, est considéré comme contraire aux lois du commerce mondial érigées à l'OMC. C'est là que nous en sommes.
Les règles qui régissent le commerce se font séparément du droit international, et c'est sans doute le problème majeur. Un premier pas dans le réajustement de cette organisation mondiale du commerce serait de l'inclure dans l'ONU. Les droits de l'homme et du citoyen et le respect de la nature pourrait alors être opposé au tout marchand qui domine. Un idéal commercial plus éthique qui n'est pas partagé par les puissances financières de notre monde, car il causerait simplement la fin du carnage de quelques uns sur le dos de tous les autres. L'OMC est un instrument puissant dirigé par les puissants de ce monde pour accroître leur pouvoir.
Quelques années avant la création du GATT en 1994 (OMC depuis 1995), a lieu à Bretton Woods une conférence monétaire et financière des Nations Unies. L'objet est de discuter de la reconstruction de l'Europe d'après guerre et de divers problèmes monétaires (instabilité des taux de changes, pratique commerciales protectionnistes). Le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) sont créés à cette occasion. Leurs objectifs sont respectivement, pour le FMI la stabilité du système monétaire avec des taux de change stables et un contrôle des capitaux, et pour la BM, la reconstruction de L'Europe et du Japon d'après guerre à l'aide de prêts aux pays dévastés.
De nobles objectifs au départ, mais une déviance de plus en plus prononcée vers un libéralisme à l'occidental marquent ces institutions de leur empreinte. Une dérive progressiste a lieu particulièrement au sein du FMI qui n'est pas dirigé démocratiquement mais dominé par les pays riches sur le principe d'un dollars égal à une voix. Les riches sont les maîtres de cette institution, les États-unis avec plus de 17% des voix sont les seuls à posséder un droit de veto. Il en découle que la doctrine économique libérale des États-unis s'applique au FMI sans aucune opposition possible à l'intérieur de la structure.
Dans la pratique, le FMI financé et contrôlé par les pays riches, accorde des prêts aux pays en proie à des difficultés financières. En contrepartie bien sûr, il fixe ses conditions. Les ajustements structurels, sous forme de recommandations économiques, visent à faire baisser les dépenses publiques en privatisant certains secteurs jugés inefficaces et à libéraliser les marchés intérieurs. Ceci est une obligation pour un pays bénéficiant d'une aide du FMI. Cette fois encore, seul le point de vue économique est pris en compte. Il est donc plus juste de voir le tout comme un instrument aux mains des pays riches pour imposer aux pays pauvres (en voie de développement), des règles strictes d'ouverture de leurs marchés, les plans d'ajustements structurels.
En somme, pour empêcher un pays en difficulté de s'enfoncer économiquement, le FMI et la BM prêtent de l'argent, en échange d'une diminution importante des dépenses publiques, ce qui revient à privatiser de nombreux secteurs (éducation et santé peuvent être dans le lot !). Au final et dans les faits, c'est une nuisance au développement qui s'opère. Les pays sont étouffés par des mesures qui les dépassent. Le modèle de développement occidental est imposé sans concession comme si capitalisme et libéralisme marchand étaient les seuls moyens pour l'humanité de se développer et de vivre correctement.
Libéralisation sans limite, marché tout puissant, dogme économique, fuite en avant, déréglementation permanente, contrôle inexistant ou inopérant, hommes et environnement délaissés.
L'OMC, le FMI et la BM forment le trio gagnant de la mondialisation marchande à l'oeuvre. Les oppositions de plus en plus nombreuses ne permettent pas de changer la donne. Quelques modifications permettraient d'engager un cercle vertueux de réappropriation de ces institutions pour les remettre au service de tous et non de quelques uns.
Par exemple mettre l'OMC, le FMI et la BM sous l'égide de l'ONU aurait pour conséquence directe la prise en compte et le respect des droits humains et de l'environnement, ce qui n'est absolument pas le cas aujourd'hui.
Prétendre lutter contre la pauvreté en soutenant un système que l'on ne saurait qualifier que d'immonde, et qui on le voit bien, ne parvient pas à fonctionner équitablement sur toute la planète, relève d'une profonde aberration. La logique voudrait un changement, mais ce monde est tout sauf... logique.
L'Organisation Mondiale du Commerce, le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale agissent en moteurs de la mondialisation effrénée. S'attaquer à eux, les remettre en cause, constitue la base nécessaire pour un mieux que l'on doit espérer (Un autre monde reste possible).
Pour organiser le commerce, l'OMC est créée en 1995, elle succède au GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Son objectif affiché est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges commerciaux. Ceci pour un monde économique plus prospère, plus pacifique et plus responsable.
De 1947 à 1994, le GATT avait pour but de faire baisser les tarifs douaniers sur les marchandises et ainsi faciliter la reconstruction d'après-guerre, réorganiser le monde. Cette mesure a eu un aspect positif sur l'économie mondiale alors dévastée par les conflits armés, les taxes aux frontières sont passées sur la période de 40-50% à 4-5%. Dans une certaine mesure, cela a fonctionner en dynamisant les échanges mondiaux de marchandises. Le GATT a donc parfaitement fait ce qu'il avait à faire. Grâce, entre autres, au GATT, le monde relève la tête. La libéralisation du commerce est donc bénéfique aux peuples et favorise leur développement.
La première étape se termine.
C'est l'avènement du cycle d'Uruguay (Uruguay round). Explications...
Dans le milieu des années 80, aux États-unis principalement, des industries de services (banque, assurance, télécommunication, tourisme, transport, etc...) ayant saturées leur marché national, demandent la même libéralisation commerciale que pour les biens et marchandises. Ils veulent, eux aussi, s'ouvrir au monde, et conquérir de nouvelles parts. On a donc commencé à mettre beaucoup d'autres choses sous ce régime de la liberté de commerce, à commencer par les services avec l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS).
Après le début de ces négociations dans le cadre du cycle d'Uruguay, l'OMC voit donc le jour le 1er janvier 1995, et succède au GATT. Cette organisation rassemble aujourd'hui près de 149 pays, tous signataires des mêmes règles de fonctionnement. Cela représente 97% des pays du globe. Cette institution internationale est le centre de négociations permanentes, c'est à dire que de nouveaux domaines sont constamment soumis à une libéralisation marchande. D'où le principe des cycles, chaque cycle voit de nouveaux marchés s'ouvrir au commerce mondial. La règle du tout ou rien s'impose, un pays membre ne peut refuser une partie des accords de l'OMC. A terme, n'importe quel secteur d'activité est susceptible de faire parti des accords de libéralisation de l'OMC qui érige la liberté de commerce en lois internationales. On ne tient pas compte des aspects sociaux et environnementaux, éventuellement plus importants. Son indépendance lui confère un pouvoir gigantesque, dangereux même. L'Organe de Règlement des Différends (ORD), attaché à l'OMC, gère les différends entre les pays membres. De lourdes sanctions financières en cas de litige ne permettent pas aux pays pauvres de se défendre.
De son propre aveux, l'OMC avec le cycle d'Uruguay a réussi à libéraliser presque tous les domaines d'échanges, des brosses à dents aux bateaux de plaisance, des activités bancaires aux télécommunications et des gènes du riz sauvage aux traitements du sida. Tout cela a vocation à continuer...
Toutes ces négociations amènent finalement les pays membres à accepter d'ouvrir toujours plus de secteurs aux marchés. A terme, les négociations au sein de l'OMC mettent en péril la capacité des gouvernements à protéger leurs concitoyens, ceux-ci n'ayant aucun autre moyen que d'accepter des sanctions financières pour s'opposer au système établi. Les services publiques, de moins en moins nombreux et de moins en moins importants, constituent eux aussi, une entrave au commerce du fait des subventions publiques dont ils bénéficient. Tout don publique, aidant un entreprise par rapport à une autre, est considéré comme contraire aux lois du commerce mondial érigées à l'OMC. C'est là que nous en sommes.
Les règles qui régissent le commerce se font séparément du droit international, et c'est sans doute le problème majeur. Un premier pas dans le réajustement de cette organisation mondiale du commerce serait de l'inclure dans l'ONU. Les droits de l'homme et du citoyen et le respect de la nature pourrait alors être opposé au tout marchand qui domine. Un idéal commercial plus éthique qui n'est pas partagé par les puissances financières de notre monde, car il causerait simplement la fin du carnage de quelques uns sur le dos de tous les autres. L'OMC est un instrument puissant dirigé par les puissants de ce monde pour accroître leur pouvoir.
Quelques années avant la création du GATT en 1994 (OMC depuis 1995), a lieu à Bretton Woods une conférence monétaire et financière des Nations Unies. L'objet est de discuter de la reconstruction de l'Europe d'après guerre et de divers problèmes monétaires (instabilité des taux de changes, pratique commerciales protectionnistes). Le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) sont créés à cette occasion. Leurs objectifs sont respectivement, pour le FMI la stabilité du système monétaire avec des taux de change stables et un contrôle des capitaux, et pour la BM, la reconstruction de L'Europe et du Japon d'après guerre à l'aide de prêts aux pays dévastés.
De nobles objectifs au départ, mais une déviance de plus en plus prononcée vers un libéralisme à l'occidental marquent ces institutions de leur empreinte. Une dérive progressiste a lieu particulièrement au sein du FMI qui n'est pas dirigé démocratiquement mais dominé par les pays riches sur le principe d'un dollars égal à une voix. Les riches sont les maîtres de cette institution, les États-unis avec plus de 17% des voix sont les seuls à posséder un droit de veto. Il en découle que la doctrine économique libérale des États-unis s'applique au FMI sans aucune opposition possible à l'intérieur de la structure.
Dans la pratique, le FMI financé et contrôlé par les pays riches, accorde des prêts aux pays en proie à des difficultés financières. En contrepartie bien sûr, il fixe ses conditions. Les ajustements structurels, sous forme de recommandations économiques, visent à faire baisser les dépenses publiques en privatisant certains secteurs jugés inefficaces et à libéraliser les marchés intérieurs. Ceci est une obligation pour un pays bénéficiant d'une aide du FMI. Cette fois encore, seul le point de vue économique est pris en compte. Il est donc plus juste de voir le tout comme un instrument aux mains des pays riches pour imposer aux pays pauvres (en voie de développement), des règles strictes d'ouverture de leurs marchés, les plans d'ajustements structurels.
En somme, pour empêcher un pays en difficulté de s'enfoncer économiquement, le FMI et la BM prêtent de l'argent, en échange d'une diminution importante des dépenses publiques, ce qui revient à privatiser de nombreux secteurs (éducation et santé peuvent être dans le lot !). Au final et dans les faits, c'est une nuisance au développement qui s'opère. Les pays sont étouffés par des mesures qui les dépassent. Le modèle de développement occidental est imposé sans concession comme si capitalisme et libéralisme marchand étaient les seuls moyens pour l'humanité de se développer et de vivre correctement.
Libéralisation sans limite, marché tout puissant, dogme économique, fuite en avant, déréglementation permanente, contrôle inexistant ou inopérant, hommes et environnement délaissés.
L'OMC, le FMI et la BM forment le trio gagnant de la mondialisation marchande à l'oeuvre. Les oppositions de plus en plus nombreuses ne permettent pas de changer la donne. Quelques modifications permettraient d'engager un cercle vertueux de réappropriation de ces institutions pour les remettre au service de tous et non de quelques uns.
Par exemple mettre l'OMC, le FMI et la BM sous l'égide de l'ONU aurait pour conséquence directe la prise en compte et le respect des droits humains et de l'environnement, ce qui n'est absolument pas le cas aujourd'hui.
Prétendre lutter contre la pauvreté en soutenant un système que l'on ne saurait qualifier que d'immonde, et qui on le voit bien, ne parvient pas à fonctionner équitablement sur toute la planète, relève d'une profonde aberration. La logique voudrait un changement, mais ce monde est tout sauf... logique.
L'Organisation Mondiale du Commerce, le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale agissent en moteurs de la mondialisation effrénée. S'attaquer à eux, les remettre en cause, constitue la base nécessaire pour un mieux que l'on doit espérer (Un autre monde reste possible).